Le grec ancien compte parmi ses signes orthographiques des signes appelés esprits et accents dont la notation n'est apparue qu'au cours du IIIème siècle av. J.-C., mais n'a réellement été généralisée et codifiée qu'au cours du Moyen-âge.
Tous les mots commençant par une voyelle ou un rho (r ) prennent un esprit sur la syllabe initiale. Le seul esprit ayant une véritable signification est l'esprit rude ( ` ) qui marque une aspiration (notée jusqu'à la fin du Vème siècle par le H). C'est toujours cet esprit que l'on trouve sur les rhos (r ) et les upsilons (u ) initiaux.
Ð “Omhroj, ouj : Homère
L'esprit doux ( ' )
se trouve donc sur tous les mots commençant par a,
e, h, i, o ou w, et ne portant pas
d'esprit rude. [Il est donc recommandé d'apprendre les mots prenant un
esprit rude, les autres prenant par défaut un esprit doux.]
Pour les majuscules, l'esprit se place avant la lettre (
aƒ 'AqÁnai, Athènes), pour les
diphtongues ou les combinaisons de voyelles, sur le deuxième caractère
(¹ o„k…a, aj, la maison ;
Ð O„d…pouj, O„d…podoj, Oedipe).
Il existe trois types d'accent en grec, l'accent aigu ( / ), l'accent
grave ( \ ),
et l'accent circonflexe ( ^ ) .
A l'origine, cet accent n'était pas noté à l'écrit, mais la sphère
d'utilisation du grec s'étendant et touchant de plus en plus de peuples pour
lesquels le grec n'était pas la langue maternelle, il parut utile de
noter cette accentuation.
En effet ces accents sont sensés rendre compte de l'accent tonique qui
caractérise la langue grecque. La voix appuie davantage sur certaines
syllabes des mots et ces syllabes sont dites accentuées.
Effectivement les règles d'accentuation du grec reposent sur la notion
de quantité
, c'est-à-dire la distinction entre des syllabes dites
"brèves" et d'autres dites "longues". C'est en partant de cette notion
que l'on peut aborder la question de la place de l'accent qui ne peut se
trouver au-delà du troisième temps en partant de la fin du mot, sachant
qu'une syllabe brève vaut un temps et une longue, deux.
Seuls quelques mots ne portent pas d'accent et sont dits proclitiques ou
enclitiques selon qu'ils s'appuient sur le mot accentué qui suit ou qui
précède.
Les enclitiques qui s'appuient sur le mot qui précède, marquent cet
appui par quelques
modifications de l'accentuation du mot en question.
Tous les autres ont un accent dont la place va varier notamment selon la quantité de la désinence des mots variables (noms, adjectifs, pronoms, verbes). Pour chacun de ces mots, l'on apprend un accent dit accent premier, à partir duquel l'on pourra déterminer le déplacement de l'accent. Ce déplacement, sauf cas particulier, n'a lieu qu'en cas de variation de la quantité des dernières syllabes du mots, et ne se fait que vers la fin du mot : un mot dont l'accent premier se trouve sur la troisième syllabe en partant de la fin (antépénultième) verra son accent passer sur la pénultième si la dernière syllabe devient longue.
Ð stšfanoj (la couronne) est un mot proparoxyton, son accent premier se trouve sur l'antépénultième. Pour la forme tîn stef£nwn, l'accent migre sur la pénultième du fait de l'allongement de la finale.
Du point de vue de la graphie, les règles sont les mêmes que pour les esprits :
Il est utile d'être capable de déterminer la quantité d'une
syllabe pour parvenir à accentuer correctement un mot. Si dans bien des
cas le recours au dictionnaire est inévitable, il existe tout de même
des règles fondamentales qu'il est bon de connaître.
Certains phonèmes ont une quantité naturelle :
Mais ces quantités naturelles peuvent être affectées par la situation de la voyelle dans le mot :
Certaines modulations de ces règles seront vues au fur et à mesure, avec les déclinaisons et les conjugaisons.